Critique d’album : “Reach the Stars” par Alex Wellkers
- CHARLES
- 26 août
- 2 min de lecture

Alex Wellkers et son album “Reach the Stars” forment une expérience audacieuse qui étire le rock alternatif jusqu’à ses limites extérieures, tissant des textures cinématographiques dans une structure à la fois ambitieuse et agitée. Dès les premières notes, il est clair que ce disque ne cherche pas à jouer la sécurité. Cordes, envolées de piano et guitares superposées propulsent le son vers des sphères presque opératiques, tandis que la voix de Wellkers oscille entre une intimité rugueuse et une théâtralité assumée. L’ambition force le respect, mais l’ampleur peut parfois basculer dans l’excès comme si l’album visait trop haut, trop vite, sans jamais vraiment souffler. Les morceaux les plus réussis apparaissent lorsque Wellkers simplifie l’approche et laisse la composition au premier plan.
“Bring Me the Keys” en est l’exemple parfait, débordant d’élan et de confiance, avec des guitares qui avancent avec assurance et une urgence qui, enfin, sonne naturelle. À l’inverse, “See Me There” et “Desert Island” cherchent une profondeur émotionnelle mais se perdent parfois dans l’atmosphère, plus suggestives que franches. La seconde se distingue toutefois grâce à une percussion inventive, montrant ce que Wellkers est capable d’accomplir lorsqu’il privilégie la subtilité au spectaculaire. Puis viennent les détours excentriques, le plus polarisant étant “There Is Cars”. Ce morceau surprend par ses choix étranges, flirtant avec l’absurde ; il attire l’attention, certes, mais risque de sembler plus parodique qu’expérimental. Cette irrégularité se retrouve dans les morceaux multilingues, Alles Nicht So Schlimm et Tu Es Ici.
Chanter en allemand et en français ajoute une texture et une identité, ancrant l’album dans les racines européennes de Wellkers, mais l’exécution ne suit pas toujours l’ambition les idées dépassent parfois la finition. L’énergie revient plus fortement avec Mystic Saint, où les couches de basse et de distorsion s’entrechoquent dans une tempête sonore. Ici, Wellkers paraît libéré, laissant le chaos et la force brute façonner le titre plutôt qu’une structure rigide. C’est l’un des rares moments où la grandeur de l’album semble totalement justifiée, où la démesure se marie avec la puissance. Malheureusement, tous les morceaux suivants ne parviennent pas à maintenir cette intensité ; “What Are You Searching For” et She Will Say portent de nobles intentions mais s’alourdissent de tournures familières et d’une durée excessive.
Dans son ensemble, “Reach the Stars” est un album qui refuse de se contenter du minimum, pour le meilleur comme pour le pire. C’est un disque fastueux, parfois excessif, mais indéniablement sincère. Wellkers oscille entre éclairs de brio et débordements, créant une œuvre qui éblouit par instants mais trébuche quand elle cherche trop à impressionner. Les auditeurs amateurs de rock théâtral aux saveurs continentales y trouveront beaucoup à apprécier, tandis que ceux en quête de précision risquent d’être submergés. Mais dans ses imperfections se cache un certain charme : celui d’un artiste visant au-delà de la gravité, même si l’atterrissage n’est pas toujours en douceur.
écrivain: Charles
Commentaires