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Critique de « A Story » par Richard Green

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Richard Green n’est pas seulement un compositeur, il est un conteur qui transforme chaque note en fragment de récit. Partagé entre Milan et Londres, il incarne une identité musicale double, où la rigueur néoclassique se marie à l’âme du blues et à la liberté du jazz. En collaborant avec Irene Veneziano et le quatuor Archimia, il construit des paysages sonores qui dépassent les frontières stylistiques. Ces dialogues entre piano, cordes et improvisation donnent naissance à une expérience qui ne se contente pas d’être entendue, mais qui se vit pleinement. Son single « A Story », sorti le 24 avril 2024, s’impose comme le cœur battant de son projet. Extrait du deuxième volet de sa trilogie, « A Journey », il s’ouvre comme un livre intime où chaque son devient une page tournée avec délicatesse. L’introduction fragile du piano trouve un appui dans la chaleur des cordes, bientôt enrichies de touches jazz discrètes.


L’ensemble s’assemble en un dialogue subtil qui explore la vulnérabilité, la croissance et la mémoire, transformant la pièce en un miroir de l’expérience humaine. L’enregistrement au prestigieux Studio Elfo en Italie accentue cette tension entre la maîtrise et l’émotion brute. On perçoit le souffle des cordes, la retenue des silences et l’éclat de moments où l’intensité jaillit sans prévenir. Richard Green privilégie l’intime au spectaculaire : une note prolongée, une dissonance effleurée suffisent à éveiller une profondeur rare. Cette approche prouve que raconter une histoire en musique ne dépend pas seulement des thèmes, mais aussi des silences qui leur donnent de l’espace. Ce qui frappe dans « A Story », c’est son imprévisibilité. Tantôt ballade fragile, tantôt pièce marquée par des inflexions blues presque improvisées, elle refuse la linéarité.


Comme la vie, elle avance en bifurcations et en détours, surprenant l’auditeur tout en le gardant suspendu. Cette souplesse crée une œuvre toujours en mouvement, à la fois apaisante et déroutante, mais constamment rassemblée par un fil invisible de cohérence. En définitive, Richard Green offre plus qu’un morceau : il offre une expérience transfigurée en musique. « A Story » démontre que les sons peuvent raconter, exprimer et guérir sans recourir aux mots. Au sein de sa trilogie, le titre n’est pas un simple épisode : il en incarne la substance même, cette quête d’équilibre entre héritage et invention. On en ressort changé, comme si l’on avait soi-même parcouru ces chapitres tissés avec tant de soin et de sensibilité.



écrivain: Charles

 
 
 

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