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Critique de “Comme un Azur dans l’Âme” par Romain Gutsy

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Romain Gutsy signe avec “Comme un Azur dans l’Âme” une œuvre qui se déploie comme un long souffle riche de nostalgie, de rudesse et de révélation tranquille. C’est le son d’un artiste qui traverse le temps, revisitant les fantômes de son propre parcours avec une grâce retrouvée. Après des années passées à naviguer entre les langues et les continents, cette chanson agit comme une ancre un retour à sa langue maternelle, façonné par tout ce qu’il a vécu. Intime et pourtant panoramique, c’est une conversation entre le passé et le présent, une recherche de beauté dans l’imperfection. Ce qui frappe d’abord, c’est cette voix inimitable usée mais vibrante, mêlant aveu et défi. Elle n’a rien de lisse ni de calibré pour la radio : elle est habitée, marquée par le temps comme une vieille veste en cuir encore imprégnée de tabac et de poussière de scène.


Gutsy ne chante pas, il incarne ses mots. Chaque note semble méritée, tirée de l’expérience plus que du style. Il a cette manière désarmante de transformer la douleur en mélodie, aussi naturellement que le souffle devient brume. La production, d’une sobriété exemplaire, reflète cette retenue. Construite autour d’une guitare délicate et d’une percussion discrète, elle respire avec une confiance tranquille. C’est le minimalisme mis au service de l’émotion brute. La voix de Dweech, limpide et aérienne, vient équilibrer la gravité rocailleuse de celle de Gutsy : ensemble, ils ne s’affrontent pas, ils se complètent.


Leur duo sonne comme une conversation d’âmes, chaque timbre révélant la structure émotionnelle de la chanson par contraste. La plume de Gutsy, toujours aussi poétique, conserve le regard d’un peintre et la sagesse d’un philosophe. “Comme un azur dans l’âme” le seul titre évoque quelque chose d’infini, d’insaisissable, de profondément humain. Ses mots décrivent l’amour non comme une émotion fixe, mais comme un paysage mouvant, traversé de mélancolie et de lumière. Il ne raconte pas d’histoires : il esquisse des climats intérieurs, laissant à chacun le soin d’y projeter son propre ciel.

En cela, il s’inscrit dans la lignée des grands de la chanson française là où la vérité se murmure plus qu’elle ne se proclame. À la fin du morceau, on comprend que “Comme un Azur dans l’Âme” n’est pas qu’un retour : c’est une reconquête. Les années d’errance n’ont pas dilué l’art de Romain Gutsy, elles l’ont affiné. La chanson prouve qu’une simplicité enracinée dans la sincérité peut toucher au sublime. Elle donne la même impression que le crépuscule sur la Seine belle, fugace, et impossible à feindre. Si cet avant-goût annonce le ton de son prochain projet, le prochain chapitre de Romain Gutsy pourrait bien être le plus captivant de sa carrière.




écrivain: Charles

 
 
 

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