Critique de “Snake 25”” par Rosetta West
- CHARLES
- 9 avr.
- 3 min de lecture

“Snake 25”” par Rosetta West est un voyage électrisant à travers le son, le symbolisme et la pure force de volonté. Avec une durée impressionnante de six minutes, cette dernière sortie du groupe de blues rock basé dans l'Illinois fusionne un mysticisme hanté avec une énergie de hard rock implacable. Le résultat est une pièce qui exige de l'attention, récompense une écoute profonde et consolide la réputation du groupe en tant que l'une des forces les plus indépendantes du rock underground aujourd'hui. Dès le départ, “Snake 25” attire les auditeurs avec une introduction prolongée et mélancolique—une montée lente et atmosphérique qui donne l'impression d'entrer dans un paysage de rêve. Le jeu de guitare de Joseph Demagore ici est délibéré et évocateur, avec des accords baignés de réverbération résonnant comme des échos dans une grotte. Les lignes de basse de Jason X se déplacent subtilement sous la surface, ajoutant un courant sous-jacent menaçant qui laisse présager la tempête à venir. Pendant ce temps, des synthétiseurs spectrals scintillent en arrière-plan, créant une tension presque cinématographique. Cette introduction n'est pas simplement un crescendo ; c'est une méditation, un sortilège tissé avant que la chanson ne se révèle pleinement. Puis, comme une vision soudaine, le morceau change de vitesse pour entrer dans un tourbillon de fureur hard rock. Les guitares deviennent aigües et agressives, leurs racines blues se transformant en quelque chose de plus primal et urgent.
La batterie de Nathan Q. Scratch, auparavant contenue, éclate maintenant dans une frénésie contrôlée—bruyante, complexe et puissante. Son jeu a une qualité imprévisible, presque rituelle, ajoutant à l'intensité brute de la chanson. La transition est fluide mais choquante, comme franchir le seuil du rêve au cauchemar, de la révélation à la confrontation. Les voix de Demagore sont une force de la nature, hurlant avec à la fois souffrance et défi. Il y a une passion non filtrée dans sa prestation, un sentiment que chaque note et syllabe puise dans quelque chose de profond et personnel. Les paroles elles-mêmes sont une tapisserie cryptique d'images gnostiques—serpents, connaissance divine, la chute et la montée du soi. "J'ai pris le venin et la vision est devenue vivante," intone Demagore, suggérant transformation par la douleur, sagesse par la souffrance. Ces thèmes s'alignent avec la fascination de longue date de Rosetta West pour le mysticisme et la spiritualité, mais ici ils semblent plus urgents, plus désespérés, comme si le chanteur se battait pour son âme même. Instrumentalement, “Snake 25” est un témoignage de la capacité du groupe à tisser des influences diverses en un son cohérent et puissant. Bien que ancré dans le blues rock, le morceau incorpore des textures psychédéliques, une férocité hard rock, et même des échos de musique folk mondiale dans ses motifs rythmiques. Il y a une dynamique implacable dans la seconde moitié de la chanson, comme si la musique elle-même poussait vers un climax inévitable.
Pourtant, Rosetta West ne tombe jamais dans l'excès ; chaque note, chaque battement sert le poids émotionnel et narratif de la chanson. Le statut underground de Rosetta West n'a jamais été une limitation—c'est un badge d'honneur. Leur éthique farouchement indépendante leur a permis d'expérimenter librement, résultant en un catalogue de musique qui semble brut, non filtré et profondément authentique. Avec “Snake 25”, ils poursuivent leur trajectoire en tant qu'alchimistes sonores, transformant leurs influences, croyances et énergie brute en quelque chose à la fois ancien et immédiat. Pour ceux qui ont suivi la carrière de Rosetta West, ce morceau est une réaffirmation de leur brillance. Pour les nouveaux venus, c'est une invitation—un point d'entrée dans un groupe qui prospère sur le mystère, l'intensité et l'artisanat sans compromis. “Snake 25” est plus qu'une chanson ; c'est une expérience, une qui persiste longtemps après que le dernier accord s'estompe.
écrivain: Charles
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