Critique d’album : “Lampin’” par Synthonic
- CHARLES
- 28 juin
- 2 min de lecture

Avec “Lampin’”, Synthonic offre bien plus qu’un simple album — c’est toute une ambiance. C’est une invitation sonore à se détendre, à s’installer confortablement et à laisser le groove prendre les commandes. Sorti le 23 mai 2025, “Lampin’” est un savant mélange d’élégance inspirée de l’acid jazz, alliant la chaleur organique des instruments live à la précision nette de la production électronique moderne. Le résultat est une musique à la fois chaleureusement familière et résolument actuelle, qui fait le lien entre l’âge d’or de l’Acid Jazz des années 90 et une touche contemporaine qui évite l’écueil de la nostalgie. Dès les premières notes, “Lampin’” dégage une aisance et une assurance tranquilles. Le morceau titre donne le ton : des accords de synthé soyeux flottent sur une ligne de basse fluide et ondulante, relevée par des accents de cuivres incisifs signés Jack Birchwood et Vasilis Xenopoulos. On y devine des après-midis paresseux sur une terrasse ensoleillée, des verres perlés de fraîcheur, et des conversations nonchalantes portées par la brise. Le véritable talent de Synthonic ne réside pas seulement dans la mélodie, mais dans l’atmosphère. Chaque détail nappes de synthé aériennes, batterie discrète et vivante, crépitement feutré du vinyle samplé contribue à une expérience d’écoute riche et tactile.
“All Day, Every Day” poursuit dans la même veine, illustrant l’art de Synthonic pour tisser des harmonies complexes dans des grooves d’une fluidité naturelle. La section rythmique mérite une mention spéciale : précise, concentrée, toujours au service du morceau, jamais tape-à-l’œil. La voix délicate de Valere Speranza se mêle au mix comme un instrument supplémentaire, apportant des accroches mélodiques tout en préservant le flux. Entièrement enregistré dans le home studio de Synthonic sur la côte de Sidmouth, l’album bénéficie d’une production remarquable. Il possède la chaleur de l’analogique avec la clarté du mixage moderne VST et samples sont utilisés avec parcimonie et goût, superposant des couches sonores qui se dévoilent écoute après écoute. C’est une leçon d’équilibre : soigné mais jamais figé, limpide mais plein de caractère. Mais ce qui distingue vraiment Lampin’, c’est son ancrage. Après avoir joué récemment au Sidmouth International Jazz & Blues Festival et au Southampton Modern Jazz Club, Synthonic insuffle à ce projet la sensibilité d’un artiste de scène.
On la perçoit dans ces espaces laissés pour les solos, ces montées progressives pensées pour faire hocher les têtes, et ces mélodies qui invitent l’oreille au lieu de la forcer. Les collaborations avec des musiciens reconnus comme Jeremy Dunning aux claviers ou Xenopoulos au saxophone subliment encore l’ensemble. Ces invités s’intègrent parfaitement au projet présents pour servir la vision d’ensemble, jamais pour le simple prestige du nom. Au final, “Lampin’” est une véritable réussite non seulement pour Synthonic, mais pour l’évolution continue du jazz fusion. C’est un disque sûr de lui, richement texturé, qui rend hommage à ses influences sans s’y enfermer. Alors que la réputation de Synthonic ne cesse de grandir, “Lampin’” affirme une chose : il ne fait pas que participer à la scène, il la façonne. Voici une musique pour les amateurs de groove, les passionnés de détails sonores, et tous ceux qui veulent s’allonger, respirer profondément et laisser parler le funk.
écrivain: Charles
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