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Critique de “Alexamenos!” par Tritonic

  • Photo du rédacteur: CHARLES
    CHARLES
  • il y a 6 jours
  • 2 min de lecture

Alexamenos!” de Tritonic explose comme une éruption solaire jaillissant du plexus son premier riff à lui seul donne l’impression que des plaques tectoniques grincent sous une cathédrale pop fastueuse. Chaque accord est taillé sur des guitares fretless faites à la main, conférant au son une élasticité troublante, à la fois lourde et scintillante. Le groupe façonne un territoire sonore où le nihilisme marécageux d’Acid Bath percute de plein fouet l’héroïsme guitaristique de Baroness, sans jamais se figer dans une forme familière. À la place, tout vibre d’un malaise vivant, mouvant, superbement imparfait. Le volet visuel amplifie cette tension brute et hors du temps. Tourné entièrement avec des effets pratiques bricolés, le clip de Alexamenos! rejette le vernis numérique pour un paysage onirique de volutes d’encre, d’éclats d’or en bombe et d’un vaisseau spatial bricolé à partir de matériaux de récupération. L’engin bringuebale à travers un océan de temporalités, guidé par des pilotes qui évoquent autant des moines médiévaux que des navigateurs futuristes.


Cette odyssée anachronique transforme la carte médiévale en T et O relique de la cosmologie ancienne en carte stellaire vivante, acte de navigation mythique à travers les croyances humaines. Ce qui frappe, c’est la façon dont “Alexamenos!” détourne l’obsession moderne pour la perfection pour la plonger dans quelque chose de primitif et rituel. Les guitares fretless de Tritonic deviennent des outils de sabotage et de création. Leur refus des frettes fissure des genres qui vivent souvent de la précision chirurgicale. À la place, les cordes glissent et hurlent, toujours prêtes à se libérer de l’épine dorsale du morceau. C’est une musique qui ose l’imprécision, laissant la dissonance enrichir son ADN comme des filons d’or traversant la roche. Cette rébellion philosophique déborde largement du simple jeu pour imprégner toute l’esthétique. Le grain de l’analogique et l’éclat du numérique s’affrontent à chaque seconde de son et chaque image. Il y a quelque chose de rituel là-dedans, comme si le groupe invoquait des esprits anciens à travers le bourdonnement des amplis et les pigments flottant dans l’eau.




Le résultat n’est pas qu’une chanson ou une vidéo, mais un événement vibrant de contradictions : beau mais abrasif, travaillé mais brut, mythique et pourtant profondément humain. Dans “Alexamenos!”, Tritonic ne se contente pas de jouer de la musique ils l’extraient d’un endroit hors du temps, où mysticisme médiéval et chaos de science-fiction partagent le même souffle. Chaque accord saturé, chaque nuage d’encre invite à pénétrer un royaume où passé et futur lointain coexistent, tendus sur un fil sans frette. C’est un défi lancé à l’auditeur : abandonner les lignes droites, plonger dans l’incertitude et trouver l’infini qui vibre dans le vacarme.



écrivain: Charles

 
 
 

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