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Critique de « Electric Friends » par Energy Whores

  • Photo du rédacteur: CHARLES
    CHARLES
  • il y a 3 jours
  • 2 min de lecture
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Energy Whores reviennent avec « Electric Friends », un morceau qui crépite comme un fil électrique posé contre la peau inconfortable, irrésistible et impossible à ignorer. Le duo new-yorkais, Carrie Schoenfeld et Attilio Valenti, prospère depuis longtemps dans la tension, soudant leur regard politique à un paysage électronique qui refuse de rester immobile. Leur nouveau single ressemble à un prélude à la tempête, un avant-goût du chaos annoncé par Arsenal of Democracy, tout en s’imposant brillamment comme une critique de ce vide émotionnel étrange façonné par la présence numérique permanente. La chanson s’ouvre dans une lueur bleutée glaciale, comme si l’auditeur venait d’allumer un appareil solitaire au milieu de la nuit. La voix de Schoenfeld arrive en fragments superposés un murmure mêlé à un dysfonctionnement de circuit créant une dissonance hypnotique à la fois attirante et troublante. Le beat minimaliste agit comme un pouls anxieux, tandis que des éclats de synthé se répercutent dans le mix tel un courant statique dans l’obscurité. C’est un portrait sonore de l’isolement déguisé en connexion.



Ce qui rend « Electric Friends » si percutant, c’est la manière dont ses paroles transpercent les rituels de l’existence en ligne avec une froide insistance. Chaque ligne pique, dévoilant la rapidité avec laquelle les images soignées et les interactions creuses rongent la substance émotionnelle réelle. Lorsque Schoenfeld lance ses affirmations acérées, elle le fait avec un détachement presque théâtral, donnant à son commentaire une netteté tranchante et une inquiétante sérénité. C’est la voix de quelqu’un qui diagnostique un bug dans la psyché collective sans hausser le ton. Au fil de la progression, l’instrumentation se réduit à une ossature fragile, laissant ses mots résonner avec une clarté dérangeante. La chanson devient une sorte de séance électronique appelant des personnes qui semblent proches mais demeurent inaccessibles derrière leurs écrans. Le pont, dépouillé jusqu’à une supplique fragile d’authenticité, découpe la chaleur artificielle de l’empathie numérique. Il n’y a aucun mélodrame, seulement l’exposition calme de ce que peut être le réconfort virtuel lorsqu’on souffre réellement.

Au dernier refrain, « Electric Friends » s’est métamorphosé d’un électro-pop étrange en un véritable chant d’avertissement. Ce qui semblait d’abord joueur et légèrement sinistre devient soudain lucide et alarmant, comme si le duo brandissait un miroir en exigeant qu’on observe enfin la déformation. La répétition prend une dimension rituelle, soulignant l’idée que ce que l’on confond avec de la compagnie n’est peut-être qu’un scintillement de pixels feignant la présence.

Energy Whores accompagnent le morceau d’un clip hautement divertissant un délire visuel surréaliste et malicieux qui amplifie les thèmes de la chanson avec un humour grinçant. À travers des mises en scène étranges et pleines d’espièglerie, la vidéo donne vie à l’anxiété du titre d’une manière à la fois délicieuse et profondément dérangeante. « Electric Friends » n’est pas une berceuse ; c’est une décharge, un rappel que dans un monde saturé de présence artificielle, la véritable connexion reste la tension la plus rare de toutes.



écrivain: Charles

 
 
 

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