Critique de “Last Train to Wyong” par Scared of Sharks
- CHARLES

- 8 janv.
- 3 min de lecture

Le dernier single de Scared of Sharks, “Last Train to Wyong”, déborde d’énergie brute et d’un humour typiquement australien, offrant un hymne post-punk percutant et irrésistible. Ce titre, dernier aperçu avant la sortie de leur premier EP Double Happiness le 16 décembre, plonge les auditeurs dans un récit chaotique et hilarant inspiré d’une mésaventure du batteur Tim Shady. Après une rave mouvementée à Sydney, où il a perdu son téléphone, son portefeuille et ses clés, Shady s’est retrouvé dans un train pour Wyong au nord au lieu de Wollongong au sud. Ce qui aurait pu rester un simple incident s’est transformé en un morceau alliant musicalité affûtée et humour contagieux, déjà acclamé par les foules de la côte est australienne. Dès les premières notes, “Last Train to Wyong” impose son ton. Une ligne de basse groovy et percutante lance le morceau, rejointe par des riffs de guitare angulaires et une batterie frénétique qui maintient une énergie débordante. L’esthétique brute et légèrement garage renforce l’impression d’un concert live survolté. Bien que Scared of Sharks s’inspire clairement du revival post-punk des années 2000, évoquant des groupes comme The Strokes ou Franz Ferdinand, ils insufflent une singularité australienne rafraîchissante. Ce son, à la fois familier et inédit, semble fait pour des salles bondées, des pistes de danse frénétiques et des refrains repris en chœur.
La performance vocale se démarque par son punch, son charisme et une malice parfaitement adaptée au récit exubérant du morceau. Les couplets, presque déclamés comme une conversation rythmée, contrastent avec le refrain explosif, porté par des guitares saccadées et une batterie effervescente. Une référence subtile mais marquante à la célèbre vidéo australienne “Democracy Manifest” ajoute une touche culturelle qui plaira particulièrement au public local. Le refrain, euphorique et accrocheur, est taillé pour être scandé à pleins poumons par une foule en délire. Sous son humour apparent, “Last Train to Wyong” dévoile une rigueur musicale impressionnante. La section rythmique, implacable et précise, soutient des lignes de guitare tendues qui alternent entre tension et libération. La dynamique du morceau, savamment maîtrisée, crée des montées en puissance palpitantes suivies de chutes cathartiques. Côté paroles, le morceau dépasse son anecdote personnelle pour explorer des thèmes universels comme le chaos et les détours inattendus de la vie, rendant l’histoire accessible à tous. Qui n’a jamais pris le mauvais chemin, littéralement ou métaphoriquement ? Cet équilibre entre humour et universalité donne au titre une profondeur surprenante.
Là où “Last Train to Wyong” brille particulièrement, c’est dans son potentiel scénique explosif. On imagine déjà une foule compacte, dansant au rythme de la basse, criant le refrain à pleins poumons, submergée par l’énergie du groupe. Scared of Sharks a le don de transformer des morceaux en expériences collectives inoubliables. Ce n’est pas un hasard si ce titre est devenu un incontournable de leurs concerts, enflammant les salles australiennes. En tant que prélude à la sortie de Double Happiness, “Last Train to Wyong” est une promesse éclatante pour la suite. Tout en ne se prenant pas au sérieux, le morceau témoigne d’un groupe parfaitement conscient de ses forces, capable de mêler humour, chaos et maîtrise musicale avec brio. Dans un genre souvent associé à des atmosphères sombres, Scared of Sharks apporte une fraîcheur pétillante et une intensité communicative. Résultat : un morceau électrisant et inoubliable, conçu pour être dansé, chanté et rejoué encore et encore. Avec un tel début, Scared of Sharks semble destiné à devenir un acteur incontournable de la scène indie australienne.
écrivain: Charles










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