Critique de l’EP "Zero Gravity, Note One" par Leonardo Barilaro
- CHARLES

- il y a 1 jour
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"Zero Gravity, Note One" n’arrive pas comme un simple EP, mais comme un artefact mouvant, chargé de l’étrangeté d’une création en apesanteur. Dès la première note, on sent que le Leonardo Barilaro toujours funambule entre musique et ingénierie aérospatiale a franchi un territoire créatif inédit. L’enregistrement possède une physicalité palpable : on entend non seulement un pianiste jouer, mais un être humain évoluer dans un espace où le haut et le bas se confondent. Il en résulte un monde sonore suspendu entre rêve et expérience, façonné par la tension invisible entre gravité et absence de gravité. La première pièce, l’interprétation en microgravité de "Star Wars", n’est pas seulement un hommage ; c’est une métamorphose façonnée en plein vol. Les variations de G semblent déformer le temps autour de la mélodie, offrant aux thèmes familiers un miroitement vertigineux. Plutôt que l’ampleur cinématographique associée à la saga, Barilaro crée une version qui scintille comme un hologramme secoué par les turbulences ludique, déroutante et exaltante.
On devine presque la montée et la chute de l’avion dans les inflexions musicales, comme si les notes cherchaient leur appui sur les parois de la cabine. "SCRAT", en revanche, tisse mémoire et projection. Le morceau pulse du souvenir des premières aventures stratosphériques de Barilaro, tout en portant la maturité d’un artiste dont le cosmos est devenu la boussole créative. La microgravité ajoute une élasticité étrange à l’interprétation ; les notes semblent se courber et se poser, libérées du poids habituel de l’intention. C’est une pièce qui respire en expansions lentes et délibérées une ode aux débuts d’une trajectoire vouée à l’espace. La pièce maîtresse, "Note One", ressemble au nerf à vif de tout le projet. Rien n’y est anticipé ou lissé uniquement la réaction immédiate rendue audible. Barilaro transforme la cabine en sismographe émotionnel, laissant chaque variation de force se propager dans ses mains.
L’improvisation flotte, plonge et virevolte avec une sincérité instinctive, révélant comment le corps invente de nouveaux modes d’expression lorsque l’ancre gravitationnelle disparaît. C’est intime, dépouillé et discrètement révolutionnaire. Pris ensemble, "Zero Gravity, Note One" dépasse largement l’exploit technologique ; c’est une affirmation que l’art peut s’épanouir dans des environnements autrefois réservés à la science pure. Barilaro et son équipe ont sculpté un espace d’émerveillement à bord d’un Cessna 182, prouvant que l’innovation naît souvent de l’audace plutôt que de budgets titanesques. L’EP ressemble à un petit pas décisif vers un avenir où les concerts pourraient se dérouler parmi les étoiles. C’est un témoignage audacieux et joyeux de la curiosité humaine publié, avec un clin d’œil cosmique, le jour d’anniversaire marqué par le célèbre nombre censé contenir la réponse à l’Univers tout entier.
écrivain: Charles










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